Oméga 3 qui êtes-vous ?
Il existe des acides gras essentiels qu’on appelle AGE, et des acides gras non-essentiels. Les AGE sont des acides gras que le corps n’arrive pas à fabriquer tout seul, il lui faut donc un apport pour qu’il puisse les synthétiser. Les omégas 3 en font partie et ce sont ceux dont on a le plus besoin tout au long de la vie, quel que soit l’âge.
Oméga 3 vs oméga 6
Les précurseurs EPA (l’acide eïcosapentaènoïque) et DHA (l’acide docosahexaènoïque) des oméga 3 activent des enzymes à l’origine de la synthèse des acides gras. Indispensables au bon fonctionnement de la santé, les oméga 3 sont pourtant consommés en trop petite quantité, a contrario des omega 6, pourtant moins nécessaires.
L’ANSES* recommande un oméga 3 pour cinq oméga 6. Or, la véritable consommation observée se situerait aux alentours de un oméga 3 pour… quatre-vingt oméga 6 ! Il faut donc absolument équilibrer son alimentation pour y puiser la quantité nécessaire au bon fonctionnement du corps.
Pourquoi consommer des oméga 3 ?
Les oméga 3 sont dans toutes les cellules du corps, ils permettent l’élasticité de notre peau. Ainsi, toutes les parois du système cardiovasculaire, du système nerveux central et de notre cerveau se composent d’oméga 3. Si l’on n’en consomme pas, les membranes cellulaires et les artères deviennent plus dures. Le tissu global est alors moins élastique, ce qui peut créer des bouchons et des caillots. Conserver une bonne élasticité est indispensable pour garder une bonne santé.
Chez les fumeurs, le tabac peut provoquer la formation de plaques d’athéromes sur les tissus élastiques. Cela déclenche une athérosclérose (une complication cardiovasculaire) qui, à terme, engendre l’obstruction de la circulation sanguine. De quoi donner l’envie d’arrêter de fumer et de manger équilibré non ?
Plus globalement, les oméga 3 jouent un rôle sur les maladies cardiovasculaires, sur la fatigue, la perte de poids mais aussi la fonction nerveuse, musculaire, cognitive, la prévention des maladies neurodégénératives, la mémoire et le bien-être.
Ou trouver des oméga 3 ?
On trouve des oméga 3 sous-forme végétale et animale. D’abord dans les huiles, et particulièrement dans l’huile de colza, qu’on peut utiliser en vinaigrette et en huile de cuisson et dont le prix est attractif. Attention toutefois à la faire cuire sans la brûler, pour garder les bienfaits des oméga 3 qu’elle contient.
La meilleure huile sur le marché est l’huile de lin, la seule ayant plus d’oméga 3 que d’oméga 6. Souvent contenue en petites bouteilles, elle ne se chauffe pas et doit se conserver au réfrigérateur, car elle s’oxyde et devient alors toxique. Vous pouvez la mélanger à une cuillère d’huile d’olive lors d’une préparation, car celle-ci contient des antioxydants naturels.
Si les graines de lin sont très appréciées, les oméga 3 qu’elles contiennent doivent être activés en étant mixés et chauffés aux alentours de 40 degrés. Cela les rend “biodisponibles”, (capables de traverser la membrane intestinale et d’être utilisés efficacement dans le corps humain). Passez-les dans un petit mixeur, et utilisez-les en condiments.
Les oméga 3 se trouvent également dans les poissons gras (ceux des mers froides). On en trouve aussi dans la salade type mâche, à hauteur de 0.3 % (garde aux femmes enceintes qui ne sont pas immunisées contre la toxoplasmose, il faut alors laver la salade).
Comment bien les consommer ?
Au quotidien, il faut se focaliser sur la consommation d’huile de colza et de lin à raison d’une cuillère à soupe de chaque, et manger du poisson gras type saumon, maquereau, sardine, hareng… deux à trois fois par semaine.
Vous pouvez aussi cuisiner un plat avec du curcuma légèrement chauffé dans de l’huile de colza. C’est excellent en prévention des maladies inflammatoires !
En cardiologie, il est recommandé de consommer du poisson une fois par jour, en variant les espèces. La seule population terrestre qui n’est pas carencée en oméga 3 est la communauté Inuite. Vivant dans les régions arctiques de l’Amérique du Nord, elle mange quotidiennement… du poisson !
Quant au plomb et au mercure, souvent pointés du doigt, la contamination aux métaux lourds reste très rare et il faudrait en consommer énormément pour un réel constat. De quoi rester tranquille, donc, et ne pas s’en priver.
Enceinte, doit-on se supplémenter ?
Une femme enceinte a tout intérêt à avoir de bons apports en oméga 3 car la fabrication du système nerveux central de l’enfant se fait entre le 21e et le 23e jour après la fécondation. Très souvent, ce système nerveux est terminé avant même que la femme sache qu’elle est enceinte, d’où l’importance d’avoir une bonne alimentation, et d’autant plus en essais bébé.
La supplémentation en oméga 3 permet une meilleure fermeture du tube neural et assure un meilleur développement du système cérébral, donc du cerveau de l’enfant. Elle est recommandée jusqu’au 8ème mois de grossesse. Etant un fluidifiant sanguin, elle est à éviter le dernier mois de grossesse, en cas d’intervention chirurgicale, comme la césarienne. Demandez toujours l’avis d’un spécialiste avant de suivre une cure.
Les oméga 3 font-ils maigrir ?
Si on ne peut pas affirmer que les oméga 3 fassent maigrir, ils peuvent bloquer la prise de poids, ce qui est une excellente chose lorsque l’on entame un régime ou pour les personnes en surpoids.
A noter : une personne en carence d’oméga 3 peut développer une inflammation chronique de faible intensité et prendre du poids.
Quid des compléments alimentaires ?
Il est possible de consommer des compléments alimentaires à base d’oméga 3, souvent composés d’extrait de foie de poisson des mers froides. La teneur et la concentration en extrait de poisson compte. C’est pourquoi, lors de votre achat, vérifiez qu’il soit bien titré en EPA et DHA et non en “extrait de poissons”. Comme dans l’alimentation, la recommandation journalière est de 500 mg. En cas d’éventuel surdosage, il n’y aucun risque si le produit est de bonne qualité.
Les bébés en ont-ils besoin ?
Le lait infantile 1er âge en contient car c’est fortement recommandé dès la naissance. L’ajout d’une demi-cuillère à café d’huile de lin ou colza dans un biberon, une fois par jour, peut faire du bien aux bébés qui ne sont pas en allaitement mixte. Cela leur offre une supplémentation naturelle en oméga 3 et leur évite certaines des carences. Les prématurés sont ainsi très souvent supplémentés en oméga 3 en maternité.
Source : Pascal Nourtier, nutritionniste. Retrouvez-le sur pnourtier.com.
*Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail